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Pycnodysostose

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LYSOSOME

La pycnodysostose est une maladie lysosomale. Une maladie génétique rare qui appartient à la famille des dysplasies osseuses, plus précisément à un groupe de troubles appelé ostéopétroses. Elle est caractérisée par un développement anormal des os, affectant principalement le squelette, notamment une petite taille et une fragilité osseuse..

Qu’est ce que la maladie ?

La pycnodysostose est également connue sous le nom d’ostéopétrose acro-ostéolytique ou de maladie de Toulouse-Lautrec, en référence au célèbre artiste post-impressionniste français qui est supposé en avoir été atteint.

La pycnodysostose est très rare, sa prévalence exacte est inconnue mais elle est inférieure à 1/100 000.

La maladie est découverte à un âge variable, allant de 9 mois à 50 ans. En général, le diagnostic est posé dans l’enfance mais il arrive que l’affection ne soit décelée qu’à l’âge adulte, à l’occasion d’une fracture ou d’un examen systématique.

  • Hérédité : La pycnodysostose est héritée et transmise de manière autosomique récessive, ce qui signifie qu’un enfant doit hériter de deux copies – une de chaque parent – mutées du gène responsable (CTSK – localisé en 1q21), qui code pour une enzyme appelée cathepsine K. Cette enzyme est nécessaire pour la dégradation de certaines protéines dans le tissu osseux (collagène de type I, ostéonectine ou ostéopontine).
  • Déficit enzymatique : En l’absence, ou insuffisance, de cathepsine K fonctionnelle, il y a une accumulation anormale de matrice osseuse, conduisant à une densité osseuse accrue, mais aussi à une fragilité et une déformation des os.

Les parents porteurs d’une seule copie mutée sont généralement asymptomatiques, ils sont dit porteur sain. La transmission est autosomique récessive et la pycnodysostose est due à des mutations

Pour aller plus loin sur l’aspect bio-chimique : La pycnodysostose est causée par des mutations dans le gène CTSK (cathepsin K). La cathepsine K est une enzyme qui est produite dans des cellules spécialisées appelées ostéoclastes, qui sont responsables de la dégradation et de la résorption des os, un processus qui est crucial pour le remodelage normal des os et le maintien de leur santé.
Lorsqu’une personne a deux copies du gène CTSK muté (une de chaque parent, modèle de transmission autosomique récessif), la cathepsine K n’est pas produite correctement ou en quantités suffisantes. Cela affecte la capacité des ostéoclastes à dégrader l’os, entraînant une résorption osseuse insuffisante. En conséquence, le remodelage des os est perturbé, ce qui conduit à un os plus dense mais plus fragile. C’est pourquoi les personnes atteintes de pycnodysostose ont des os qui semblent plus denses à l’imagerie, mais qui sont en réalité plus susceptibles de se fracturer.

L’enzyme cathepsine K joue également un rôle dans le développement normal des dents, c’est pourquoi les personnes atteintes de pycnodysostose peuvent avoir des problèmes dentaires, y compris une éruption dentaire retardée, une perte précoce des dents et une carie fréquente.
En outre, les mutations du gène CTSK semblent affecter d’autres aspects du développement, bien que les mécanismes exacts ne soient pas bien compris. Par exemple, la pycnodysostose est souvent associée à une croissance réduite, conduisant à une petite taille et à des caractéristiques faciales distinctes, y compris un front proéminent, une mâchoire inférieure proéminente et un nez aplati.

 

Quels sont les signes ?

Il est à noter que les symptômes de la pycnodysostose peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre, même entre des membres de la même famille. Certaines personnes peuvent avoir des symptômes relativement légers, tandis que d’autres peuvent avoir des symptômes plus graves.

L’âge d’apparition des symptômes peut être un signe de sévérité de la maladie, plus les signes apparaissent tôt plus le déficit enzymatique ets sévère et se fait sentir.

Petite taille : Les personnes atteintes de pycnodysostose sont généralement plus petites que la moyenne (1m35 à 1m50).). Le tronc est généralement de taille normale, mais les bras et les jambes sont courts.

Caractéristiques faciales distinctives : Les individus peuvent présenter un front proéminent, un nez aplati, et une mâchoire inférieure proéminente (prognathisme).

Os denses mais fragiles : Les os des personnes atteintes de pycnodysostose apparaissent souvent plus denses que la normale sur les radiographies. Cependant, ils sont plus fragiles et susceptibles de se fracturer.

Problèmes dentaires : Les problèmes dentaires sont courants et peuvent inclure un retard dans l’apparition des dents, une perte précoce des dents, une carie dentaire fréquente et parfois de forme anormale (pointues ou coniques).

Doigts courts avec des extrémités larges : C’est ce qu’on appelle l’acro-ostéolyse, où les dernières phalanges des doigts sont résorbées, donnant aux doigts une apparence large et aplatie. Les ongles sont parfois absents, irréguliers et fendillés.

Ouverture réduite de la bouche : Certaines personnes atteintes de pycnodysostose peuvent avoir une ouverture de bouche réduite (microstomie).

Autres symptômes : Ces derniers peuvent inclure une clavicule anormale, une peau sèche et épaisse, et des changements dans la voix.

Très rarement, la maladie est associée à une anémie, une hépatosplénomégalie, des altérations hématologiques, une détresse respiratoire et des apnées du sommeil.

Diagnostics et dépistages ?

Le diagnostic de la pycnodysostose est généralement établi en combinant les constatations cliniques avec des tests de radiologie et des analyses génétiques. Le diagnostic différentiel inclut l’ostéoporose, l’ostéopétrose, la dysplasie cleidocrânienne et l’acroostéolyse idiopathique (voir ces termes).

  • Examen clinique : Un médecin examinera les symptômes physiques, tels que la taille réduite, les caractéristiques faciales distinctives, la densité osseuse, les problèmes dentaires, et les doigts courts avec des extrémités larges.
  •  Radiologie : Des radiographies peuvent montrer une densité osseuse accrue, une fragilité osseuse et des signes d’acro-ostéolyse. Les images peuvent également montrer d’autres caractéristiques distinctives de la pycnodysostose, telles que des clavicules anormales.
  • Test génétique : Un test génétique peut confirmer le diagnostic en identifiant une mutation dans le gène CTSK, qui est responsable de la production de l’enzyme cathepsine K. Le test génétique est généralement réalisé sur un échantillon de sang ou de salive.
  • Analyse histologique : Dans certains cas, une biopsie osseuse peut être réalisée pour une analyse histologique. Cette analyse peut montrer une accumulation de matériel non résorbé dans les ostéoclastes, ce qui est indicatif de la pycnodysostose.

Le dépistage pour les personnes à risques (parenté) et désir de grossesse.

Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilité de dépistage

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Il permet d’identifier un malade avant l’apparition de symptômes. Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade).

A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie sans pour autant se sentir malade), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes. Pour les mineurs, le recours à l’analyse génétique reste exceptionnel, bien que la loi le prévoit étant donné qu’il existe un traitement qui apporte des bénéfices aux personnes atteintes (le traitement enzymatique substitutif).

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.
Le diagnostic prénatal se fait le plus souvent par l’étude en direct de villosités choriales prélevées à 10-12 semaines d’aménorrhée, soit par détermination de l’activité arylsulfatase B (un prélèvement important est toutefois nécessaire), soit par la recherche des mutations identifiées chez le cas index.

Quelle prise en charge ?

La prise en charge de la pycnodysostose est principalement symptomatique et de soutien, car il n’existe pas de traitement curatif pour cette maladie à l’heure actuelle. Les approches de gestion peuvent inclure :

  • Gestion des fractures : En raison de la fragilité osseuse accrue, les personnes atteintes de pycnodysostose peuvent nécessiter une gestion orthopédique des fractures, qui peuvent être plus fréquentes que dans la population générale.
  • Soins dentaires : Les soins dentaires réguliers sont importants pour gérer les problèmes dentaires associés à la pycnodysostose, tels que la carie dentaire, l’éruption retardée des dents, et la perte précoce des dents.
  • Physiothérapie : La physiothérapie peut être bénéfique pour améliorer la mobilité et la force musculaire, ainsi que pour gérer d’éventuelles complications telles que des contractures articulaires.
  • Surveillance régulière : Une surveillance régulière de la croissance, du développement, de la densité osseuse et des problèmes dentaires est nécessaire.

Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux. Suite au diagnostic vous serez orienté vers le centre expert (centre de référence) de la Pycnodysostose le plus proche de votre domicile.

Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé et Centre de référence
– la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).
– La Filière de Santé Oscar

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche en France. De nombreux projets de recherche ont été subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

 

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