Dans le cadre d’un essai clinique de phase I/II, Oliver, atteint de la maladie de Hunter a reçu en février un traitement par thérapie génique qui s’est déroulé à l’hôpital royal de Manchester .Oliver a pu intégré cette étude en raison de son jeune âge et après que les tests ont montré qu’il en était encore aux premiers stades de la maladie (un des critères d’inclusion à l’essai).
Premier des 5 enfants traités, après quelques mois, Oliver s’est bien remis de cette greffe et ses résultats sont bénéfiques. Aujourd’hui malgré le fait d’avoir arrêté ses perfusions hebdomadaires d’élaprase (traitement actuellement disponible), ses niveaux d’enzymes dans le sang sont très élevés, un signe extrêmement encourageant que cette approche de thérapie génique fonctionne.
Les médecins sont enthousiastes des premiers résultats, mais restent malgré tout prudent : « il faudra deux ans de suivi et les résultats des quatre autres patients engagés dans l’essai pour confirmer le succès de cette thérapie. »
Une approche encourageante et déjà testé sur d’autres maladies lysosomales.
Il s’agit d’un essai clinique qui repose sur la même approche que ce qui a été fait pour la leucodystrophie métachromatique qui a reçu une autorisation de commercialisation européenne, le remboursement du traitement reste une source de discussion en France (et d’autres pays) en raison des tarifs élevés des ces nouveaux traitements.
L’approche est une thérapie génique ex vivo, on prélève les cellules souches du malade qu’on modifie par thérapie génique pour recevoir le gène non défectueux puis on réinjecte les cellules modifiées du malade. Une greffe moins risquée que celle classique d’un point de vue immunologique puisqu’il s’agit des propres cellules du malade. Sur le site du laboratoire Orchard, une explication de cette approche est disponible : https://orchard-tx.fr/approach/
Sur ce succès, d’autres maladies lysosomales sont actuellement en essai clinique : Hurler – MPS I en phase 3 (c’est-à-dire pour démontrer l’efficacité vs greffe de moelle classique), Sanfilippo – MPS III A en phase I/II pour évaluer la sécurité et la tolérance de cette approche dans cette maladie (obligatoire à chaque fois qu’on change de maladie, de gène impliqué) qui est désormais en cours de suivi des enfants traités.
Et donc maintenant Hunter – MPS II en phase I/II pour évaluer la sécurité/tolérance du traitement.
Aujourd’hui cette étude n’inclue pas de nouveaux patients.
Si les résultats se confirment, un essai clinique de phase III avec un plus grand nombre d’enfants pourraient être mis en œuvre, mais cela prendra certainement encore un peu de temps. (validation des résultats, puis mise en œuvre et autorisation pour un nouvel essai)
VML pousse et finance par ailleurs les travaux menés en France pour une thérapie génique où le vecteur modifié serait directement inclue aux patients, évitant par cette approche le passage par les cellules souches et la greffe qui demeurent exigeante. Des recherches complémentaires pour vaincre les maladies lysosomales.
Pour aller plus loin :
– article de l’université de Manchester (à traduire si besoin avec la fonction traduction de votre navigateur)
