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Krabbe

ACCÈS RAPIDE
LYSOSOME

La maladie de Krabbe, également appelée leucodystrophie à globules blancs est une maladie lysosomale génétique rare qui affecte le système nerveux. Elle est classée parmi les leucodystrophies, qui sont un groupe de maladies caractérisées par la dégradation de la myéline, la substance blanche qui isole et protège les fibres nerveuses dans le cerveau et la moelle épinière.

Qu’est ce que la maladie ?

La maladie de Krabbe a été décrite pour la première fois par le neurologue allemand Knud Krabbe en 1916.

La maladie de Krabbe est héréditaire et est transmise selon un mode autosomique récessif. Cela signifie qu’un individu doit hériter de deux copies du gène muté (une de chaque parent) pour développer la maladie. Les parents qui ne possèdent qu’un gène muté, sont dit porteur sain et sont généralement asymptomatique

La maladie de Krabbe se manifeste généralement chez les nourrissons avant l’âge de 6 mois, et est rapidement progressive. La forme infantile « classique » représente 85 à 90% des cas.

Cependant, un début plus tardif, chez l’enfant, l’adolescent ou même à l’âge adulte est possible.

La maladie de Krabbe est causée par des mutations dans le gène GALC (galactosylcéramidase – situé en 14q31), qui joue un rôle crucial dans la dégradation de certaines molécules lipidiques, en particulier la galactosylcéramide et la psychosine.

En santé normale, l’enzyme galactosylcéramidase, produite par le gène GALC, dégrade la galactosylcéramide, un composant important de la myéline – l’isolant des fibres nerveuses – dans le cerveau et le système nerveux. Or lorsque le gène GALC est muté, l’activité de l’enzyme est réduite ou absente, ce qui entraîne une accumulation de galactosylcéramide et de psychosine.

La psychosine est particulièrement toxique pour les oligodendrocytes, les cellules du système nerveux qui produisent et entretiennent la myéline. L’accumulation de psychosine entraîne la mort des oligodendrocytes, provoquant une démyélinisation, c’est-à-dire la perte de la myéline qui entoure les fibres nerveuses.  La démyélinisation perturbe la capacité des fibres nerveuses à transmettre efficacement les signaux électriques, ce qui entraîne une variété de symptômes neurologiques. De plus, l’accumulation de molécules lipidiques entraîne une inflammation et une réponse immunitaire qui aggravent les dommages au système nerveux.

En fin de compte, l’accumulation de lipides et la perte de myéline entraînent une dégénérescence progressive du système nerveux, ce qui conduit aux symptômes graves observés chez les patients atteints de la maladie de Krabbe.

Il existe plusieurs modèles animaux naturels (souris, chien, singe) porteur de la mutation.

Quels sont les signes ?

Il est important de noter que l’évolution et la gravité des symptômes peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Les formes plus tardives de la maladie peuvent être moins sévères et progresser plus lentement que la forme infantile. Cependant, toutes les formes de la maladie de Krabbe sont sérieuses et nécessitent des soins médicaux.

Dans la forme infantile, qui est la plus courante et la plus sévère, les symptômes apparaissent généralement avant l’âge de 6 mois et peuvent inclure :
• Irritabilité
• Fièvre inexpliquée
• Perte des acquis du développement, comme la capacité à s’asseoir, à sourire ou à rouler
• Raideur musculaire
• Troubles de l’alimentation
• Vomissements
• Convulsions
• Retard de croissance
• Troubles de la vue et de l’ouïe

Dans les formes plus tardives de la maladie, qui sont plus rares et généralement moins sévères, les symptômes peuvent comprendre :
• Difficultés à marcher ou à courir
• Perte de la coordination motrice
• Vision floue ou perte de vision
• Altération de la parole
• Déclin cognitif
• Faiblesse musculaire

Diagnostics et dépistages ?

Le diagnostic de la maladie de Krabbe, comme pour de nombreuses autres maladies génétiques, repose sur plusieurs étapes et peut impliquer une variété de tests.

  • Observation des symptômes : Les signes et symptômes initiaux de la maladie de Krabbe peuvent conduire à une suspicion de la maladie. Par exemple, un développement retardé, une irritabilité excessive, des convulsions et une faiblesse musculaire chez un nourrisson pourraient orienter le médecin vers une possible maladie neurologique.
  • Test enzymatique : Si la maladie de Krabbe est suspectée, un test peut être effectué pour mesurer l’activité de l’enzyme galactocérébrosidase (GALC) dans certaines cellules sanguines. Une faible activité de cette enzyme est un indicateur clé de la maladie de Krabbe.
  • Test génétique : Pour confirmer le diagnostic, un test génétique peut être effectué pour détecter les mutations dans le gène GALC, qui est responsable de la maladie de Krabbe. Le test génétique implique généralement l’analyse d’un échantillon de sang pour identifier les mutations spécifiques.
  • Imagerie médicale : Des examens d’imagerie comme l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) peuvent également être utilisés pour visualiser le cerveau et détecter d’éventuelles anomalies liées à la maladie.
  • Analyse du liquide cérébro-spinal : Dans certains cas, une analyse du liquide cérébro-spinal (obtenu par une ponction lombaire) peut être effectuée pour rechercher des signes de la maladie.

Il est important de noter que même si ces tests peuvent confirmer le diagnostic de la maladie de Krabbe, ils ne peuvent pas prédire la gravité de la maladie chez une personne donnée. Le spectre des symptômes et leur gravité peut varier considérablement d’une personne à l’autre.

 

Le dépistage pour les personnes à risques (parenté) et désir de grossesse.

Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilité de dépistage.

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Il permet d’identifier un malade avant l’apparition de symptômes.
Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade).

A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie sans pour autant se sentir malade), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes. Pour les mineurs, le recours à l’analyse génétique reste exceptionnel, bien que la loi le prévoit étant donné qu’il existe un traitement qui apporte des bénéfices aux personnes atteintes (le traitement enzymatique substitutif).

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.
Le diagnostic prénatal se fait le plus souvent par l’étude en direct de villosités choriales prélevées à 10-12 semaines d’aménorrhée, soit par détermination de l’activité arylsulfatase B (un prélèvement important est toutefois nécessaire), soit par la recherche des mutations identifiées chez le cas index.

Quelle prise en charge ?

La prise en charge de la maladie de Krabbe est complexe et nécessite une collaboration étroite entre les patients, leur famille et une équipe médicale spécialisée. Chaque patient peut présenter des besoins spécifiques, et la stratégie de traitement doit être adaptée en fonction de leur situation clinique.

Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux. Suite au diagnostic vous serez orienté vers le centre expert (centre de référence) du syndrome de Papillon-Lefevre le plus proche de votre domicile.

Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé et Centre de référence
– la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).

La prise en charge est principalement axée sur le soulagement des symptômes et l’amélioration de la qualité de vie du patient.

Voici quelques-uns des aspects de la prise en charge médicale de la maladie de Krabbe :

  • Gestion des symptômes neurologiques : Des médicaments anticonvulsifs peuvent être utilisés pour gérer les crises épileptiques, et des médicaments pour gérer les spasmes musculaires. Les thérapeutes physiques et occupationnels peuvent également aider à gérer les symptômes physiques associés à la maladie.
  • Nutrition : Les problèmes d’alimentation et de déglutition sont courants à mesure que la maladie progresse, et dans certains cas, une alimentation par sonde gastrique peut être nécessaire.
  • Soins respiratoires : Comme les patients peuvent développer une faiblesse musculaire qui affecte leur capacité à respirer, l’assistance respiratoire peut être nécessaire.
  • Soins palliatifs : L’équipe de soins palliatifs peut aider à gérer la douleur et d’autres symptômes inconfortables à mesure que la maladie progresse.

Dans certains cas, la transplantation de cellules souches hématopoïétiques (également appelée greffe de moelle osseuse) a été utilisée pour traiter la maladie de Krabbe, en particulier lorsqu’elle est réalisée tôt dans la vie chez les patients présentant des formes plus légères de la maladie. Cependant, cette procédure comporte des risques significatifs et ne convient pas à tous les patients.

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche sur les maladies Lysosomales en France. De nombreux projets de recherche ont été subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

La recherche sur la maladie de Krabbe progresse lentement en raison de la rareté de la maladie. Cependant, plusieurs approches prometteuses sont en cours d’exploration.

1. Thérapie génique : La thérapie génique est une approche qui vise à corriger la cause génétique sous-jacente de la maladie. Dans le cas de la maladie de Krabbe, cela impliquerait de remplacer ou de réparer le gène GALC défectueux. Bien qu’elle n’ait pas encore été approuvée pour la maladie de Krabbe, cette approche est à l’étude et a montré des promesses dans les modèles animaux de la maladie.

2. Thérapie par cellules souches : Les greffes de cellules souches hématopoïétiques (également connues sous le nom de greffes de moelle osseuse) ont montré une certaine efficacité pour ralentir la progression de la maladie de Krabbe, en particulier si elles sont réalisées avant l’apparition des symptômes. Cependant, cette procédure comporte des risques significatifs et n’est pas une option pour tous les patients. Les chercheurs cherchent à améliorer les résultats de cette procédure et à la rendre plus sûre.

3. Nouveaux médicaments et approches de traitement : D’autres approches sont en cours de développement pour traiter la maladie de Krabbe, y compris de nouveaux médicaments qui pourraient aider à réduire l’accumulation de substances toxiques dans le cerveau.

4. Dépistage néonatal : Le dépistage néonatal pour la maladie de Krabbe est également un domaine de recherche actif. Si la maladie peut être diagnostiquée tôt, avant l’apparition des symptômes, il est possible que les interventions thérapeutiques soient plus efficaces.

Ces approches sont toutes à différents stades de recherche et de développement, et il n’est pas certain qu’elles mènent à des traitements efficaces. Cependant, elles représentent des voies prometteuses pour améliorer la vie des personnes atteintes de la maladie de Krabbe.

 

 

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